Les gauchers et l'écrit

Il semble qu'il y ait  environ 10 % de gauchers dans la population générale. Les gauchers contrariés sont rares actuellement, l'enfant étant libre d'utiliser une main ou l'autre. Mais certains enfants sont latéralisés très tard : parfois on s'aperçoit au bout de deux ou trois ans de scolarité qu'ils ont choisi la mauvaise main (entre 5 et 7 ans, 20 % des enfants ne sont pas encore latéralisés). Le problème se pose alors de savoir s'il convient ou non de leur faire changer de main.

Un mauvaise latéralisation peut provoquer des désordres dans l'organisation temporo-spatiale et retentir sur l'écrit.

Le sens de notre écriture cursive est de gauche à droite. Le geste graphique se déplace du corps du scripteur vers l'extérieur, la position de la main étant naturellement en-dessous de l'écriture. Pour le gaucher, le mouvement initial est inversé de l'extérieur vers lui et la position de la main a tendance à bloquer son coude contre son corps. Il déplace mieux sa main par une tenue latérale, mais elle balaye ce qu'il vient d'écrire, le cachant et le tâchant. S'il adopte une position par en-dessus, il y a de fortes chances pour qu'elle soit réprouvée par l'entourage.

Au lieu de tirer l'enfant est obligé de pousser sur l'instrument scripteur ce qui entrave le déroulement cursif.

L'enfant gaucher fait souvent ses o et a, à l'envers et ses chiffres commencent par le bas.

L'apprentissage de l'enfant gaucher est délicat et demande à être surveillé.

Le gaucher pousse le stylo vers la droite et se gêne en passant devant lui, tandis que le droitier l'entraîne en dégageant son bras. Pour contourner la difficulté, il monte l'écriture par le bas, ou bien il tord son poignet et "descend" l'écriture par le haut. Il a souvent tendance à bloquer le bras contre son corps et à placer la feuille à côté. La tenue de crayon et la position du corps doivent être les mêmes que pour les droitiers.

Emission de la RSR 1ère "On en parle" A Gauche toute, le 13 Août 2008